Où es-tu, ô mon père ?
Ô mon père :
Ecoute la plainte que je te communique.
Mon problème, je te le soumets.
Mon problème, ô mon père, est que tu es mon problème.
Où es-tu, ô mon père ?
La maison que tu as construite t'appelle.
Le foyer que tu as couvert de ta protection se confie à toi.
Le fils que tu as oublié te cherche pour qu'il se rapproche de toi.
Les affaires, les sociétés, les propriétés, les compagnons...
Ce sont tous mes ennemis jurés parce qu'ils t'ont arraché à moi, ils t'ont éloigné de moi, bien que je sache que tout cela est fait pour mes frères et moi.
Mais, ô mon père, « ton Seigneur a des droits sur toi, ton être a des droits sur toi, tes proches ont des droits sur toi, ta progéniture a lettre à mon père des droits sur toi, alors donne à chaque ayant droit son dû ».
« Assez de cette faute qu'est la négligence de ceux qui sont à ta charge ! »
J'ai besoin de toi, ô mon père !
Je souhaite poser ma tête sur ta poitrine et te communiquer mon souci et ma tristesse. Je rêve de cacher mon visage dans tes mains et d'exprimer mon amour pour toi, mon attachement et mon anxiété.
Je voudrais que tu plaisantes avec moi, que tu m'instruises, que tu m'expliques, que tu m'éduques.
Je souhaite sentir que tu es avec moi, pour moi et en moi.
Alors où es-tu, ô mon père ?
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Source :
Lettre à mon Père
'Abd Al-Latif ibn Hâjis al-Ghâmidî
Aux éditions Al-Andalous
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