LE PREMIER QUART
Les questions du culte et de dévotion
Le livre de la purification et de ses secrets, et de la prière et de tout ce qui s'y rapporte.
La purification et ses secrets
Sache que la purification (at-tahâra) comporte quatre degrés :
Le premier : il consiste à purifier l'extérieur des souillures, des déchets du corps et des cas de rupture
de la pureté.
Le deuxième : il consiste à purifier les membres des péchés et des fautes.
Le troisième : il consiste à purifier le cœur des mauvais caractères et des vices méprisables.
Le quatrième : il consiste à purifier le secret intime (as-sirr) de tout ce qui n'est pas Allah
- تعال -.
Ce dernier degré constitue le but extrême. Ainsi celui qui possède un puissant discernement
aspire à cette finalité.
Quant à celui dont le discernement intérieur est frappé de cécité, il ne saisit des degrés de la purification que
le premier. Tu le vois passer le meilleur de son temps à exagérer le lavage après avoir été à la selle et au nettoyage
des habits, croyant, du fait de l'emprise de l'obsession et de l'ignorance, que la purification exigée se limite à cela
et ignorant les comportements des anciens qui passaient leur vie dans la purification des cœurs (tat-hîr al-qulûb) et qui se montraient moins
exigeants pour ce qui étaient de l'extérieur. Ainsi on rapporte que 'Umar ibn al-Khattâb
- رضى الله عنه - a fait ses ablutions mineures
avec l'eau d'une jarre chrétienne. De même les Anciens n'insistaient pas trop pour ce qui est du lavage des mains,
ils priaient à même le sol, marchaient pieds nus et se contentaient des petits cailloux pour l’istijmâr
(le fait d'essuyer les parties intimes).
Finalement, l'affaire a abouti à des gens qui appellent l'idiotie de la propreté. Ils passent leur temps
à orner leurs extérieurs tandis que leurs intérieurs sont des ruines remplies des vices de l'orgueil (al-kibr), de la fatuité (al-'ujb), de l'ignorance (al-jahl), de la duplicité (ar-riyâ)
et de l'hypocrisie (an-nifâq). S'ils avaient vu un fidèle
se contenter de petits cailloux pour istijmâr, marcher pieds nus, ou prier à même le sol ou faire ses ablutions mineures dans un petit récipient, ils le fustigeraient, lui appliqueraient le sobriquet
d'homme sale et répugneraient à manger avec lui.
Ils ont fait de cette attitude vestimentaire modeste, qui relève de la bonne foi, une saleté et
de leur obsession une propreté. Ils ont renversé les rôles et les fonctions en façant du mal un bien
et du bien un mal. Néanmoins, celui qui vise par cette purification la propreté, sans exagérer
dans l'utilisation de l'eau, en considérant que le recours à une petite quantité d'eau est recommandé
par les principes de la religion, son attitude n'est nullement répréhensible et son acte est bon.
Cela dit, pour connaître les questions se rapportant aux souillures et aux cas de rupture
de l'état de pureté, on peut se référer aux ouvrages de fiqh, car notre propos dans
ce livre vise surtout les règles de convenance. S'agissant de l'enlèvement des déchets,
ils sont de deux sortes.
- Le premier : il s'agit des saletés à enlever comme celles qui s'accumulent dans les cheveux.
Il est recommandé (yastahibu) de les nettoyer en les lavant, en les coiffant et en les parfumant.
Il convient également de nettoyer les saletés qui s'accumulent à l'intérieur
du nez et des oreilles. Il est recommandé aussi d'utiliser le siwâk et de se rincer
la bouche pour enlever les saletés qui s'accumulent sur les dents ainsi que celles
qui se trouvent dans les plis des doigts et sur tout le corps du fait
de la transpiration et de la poussière. Tout ceci s'enlève par le lavage
avec de l'eau. Pour ce faire, il n'y a pas de mal à aller au Hammam car
c'est le meilleur moyen pour enlever les saletés. D'autant plus qu'un certain
nombre de compagnons du Prophète
- صلى الله عليه وآله وسلم -
y sont allés.
Toutefois celui qui veut y aller doit protéger sa nudité des regards et du toucher.
Il doit également se rappeler la chaleur de l'Enfer en sortant du Hammam. Car la pensée
du croyant ne cesse d'embrasser toute chose du bas-monde pour qu'elle lui rappelle
celle de la vie future. Ceci parce que le croyant est toujours préoccupé par la question
de la vie future. C'est que chaque récipient suinte selon le produit qu'il contient.
Ne vois-tu pas que lorsqu'un marchand d'étoffes, un menuisier, un maçon et un tisserand
pénètrent dans une maison meublée, chacun d'eux s'intéresse à sa spécialité : le marchand d'étoffes
regarde les tapis pour les évaluer, le tisserand regarde la confection des vêtements,
le menuisier regarde le plafond de la maison et le maçon regarde les murs.
Il en va de même du croyant : lorsqu'il voit des ténèbres, il se souvient des ténèbres de la tombe,
lorsqu'il entend un bruit effrayant, il se rappelle le son de la trompette pour la Résurrection ;
lorsqu'il voit du bonheur, il se souvient des béatitudes du Paradis et lorsqu'il voit du châtiment,
il se souvient de l'Enfer. Cela dit, il est mauvais de pénétrer dans le Hammam à l'approche du coucher du soleil et entre le Maghrib et le 'ishâ car c'est le moment du redéploiement des démons.
- Le deuxième : il s'agit de parties dont on se débarrasse comme la coupure des moustaches,
l'épilation des aisselles, le rasage du pubis et la coupure des ongles. Il est répréhensible (yakrahu) d'enlever les cheveux blancs et il est recommandé (yastahibu) de les teindre.
Cela dit, ce qui reste des degrés de la purification sera traité dans le quart du livre consacré
à ce qui est périlleux et à ce qui procure le salut,
- إن شاء الله تعالى -.
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Source :
Mukhtasar ihyâ 'ulûm al-dîn ou Condensé de Revivification des sciences de la religion
Ibn al-Qudamâ al-Maqdisî
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مختصر منهاج القاصدين

صر لتلخيص كتاب منهاج القاصدين لابن الجوزي الذي هوتلخيص لكتاب الإحياء للغزالي، فكان تلخيصاً مفيداً يرشد الطالب ويوضح المقصود ويفي بالغرض المأمول يشمل جانباً من العبادات والعادات والمكاسب والإصلاح الاجتماعي والعقيدة والأخلاق والتصوف والتاريخ وسعة رحمة الله تعالى، كما يتحدث عن المهلكات والمنجيات.

Revivification de la Spiritualité Musulmane - Concis de Ihyâ' 'Ulûm al-Dîn de Ghazâlî L'Imam Abû Hâmid al-Ghazâlî surnommé la Preuve de l'islam , compose son célèbre Ihyâ' 'Ulûm al-Dîn (Revivification des sciences religieuses) [près de deux mille pages], qui devient une référence pour les Musulmans. Ce livre a marqué son époque et reste d'actualité jusqu'à nos jours. Il comporte quatre parties et chacune est subdivisée en dix livres. La première traite des actes d'adorations et leurs secrets, la deuxième des règles de vie, de coutumes et de normes du comportement religieux, la troisième traite des actes périlleux qui mènent à la perdition et la quatrième des actes salutaires. Ibn al-Jawzi reprend cette somme d'enseignements et en sort un livre concis, qu'il nomma le Minhâj. Ibn Qudâma al-Maqdisî réécrit le Minhâj, pour le rendre encore plus accessible, et c'est ce travail-là que nous avons traduits et que nous mettons entre vos mains. Si al-Ghazâlî a tenté, par son oeuvre, une revivification des sciences religieuses musulmanes en général, Ibn al-Jawzî et Ibn Qudâma quant à eux, en puisant dans cette oeuvre, ils ont tenté une revivification de la spiritualité musulmane en particulier.
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