LE PREMIER QUART
Les questions du culte et de dévotion
Le livre de la science
La science et ses mérites
Allah - تعالى - a dit :
Dis : ceux qui savent et les ignorants sont-ils égaux ?
[Surat al-Zumar (39):9]
Il a dit également :
Et quand on vous dit de vous lever, levez-vous Allah élèvera en degrés ceux d'entre vous qui auront cru et ceux qui
auront reçu le savoir
[Surat al-Mujâdala (58):11]
Ibn 'Abbâs - رضى الله عنهما -
a dit :
« Les savants possèdent sept cents degrés au-dessus des croyants. L'espace entre deux degrés équivaut
à la marche pendant cinq cent ans ».
Allah - تعالى - a dit aussi :
Parmi les serviteurs d'Allah, les savants sont seuls à Le redouter
[Surat Fâtir (35):28]
De même le Hadîth rapporté par Mu'âwiya ibn Abî Soufyân
- رضى الله عنه - :
« J'ai entendu l'Envoyé d'Allah
- صلى الله عليه وآله وسلم -
dire :
« Celui auquel Allah veut du bien, Il l'initie en matière de religion ».
De même Abû Oumâma - رضى الله عنه -
rapporte ceci : « On a évoqué devant l'Envoyé d'Allah
- صلى الله عليه وآله وسلم -
le cas de deux hommes : l'un est un dévot et l'autre est un savant.
L'Envoyé - صلى الله عليه وآله وسلم -
a dit :
« Le mérite du savant sur le dévot est semblable au mien sur le plus proche d'entre vous.
Ensuite l'Envoyé d'Allah
- صلى الله عليه وآله وسلم -
a ajouté :
Allah et Ses anges ainsi que les habitants des cieux et de la terre et
même la fourmi dans sa fourmilière et le poisson prient sur ceux qui initient les gens au bien ».
Hadîth recensé par At-Thirmidhi qui ajoute :
« C'est un Hadîth sahîh.»
Il est dit également dans un autre Hadîth :
« Le mérite du savant sur le dévot est semblable à celui de la lune au cours
d'une nuit de pleine lune sur l'ensemble des planètes. C'est que les savants sont les héritiers des Prophètes.
Or les Prophètes n'ont laissé en guise d'héritage ni dinar, ni dirham mais seulement la science.
Aussi celui qui s'adonne à la science s'assure d'une grande chance.»
De même Safwân Ibn Assal - رضى الله عنه -
rapporte que le Prophète
- صلى الله عليه وآله وسلم -
a dit :
« Les anges déploient leurs ailes pour celui qui étudie la science pour faire plaisir à sa demande ».
Hadîth recensé par l'Imam Ahmed et Ibn Mâja.
Pour sa part, al-Khatâbi note trois significations à propos de l'attitude des anges :
- La première c'est le déploiement matériel des ailes.
- La deuxième c'est la modestie par respect pour celui qui étudie la science
- La troisième c'est le fait que les anges descendent là où il y a des séances consacrées à la science et cessent de voler.
De même Abû Hurayra - رضى الله عنه -
rapporte que le Prophète
- صلى الله عليه وآله وسلم -
a dit :
« Pour celui qui emprunte une voie (tarîq) à la recherche d'une science,
Allah - تعالى - lui rend de ce fait aisée une voie (tarîq) conduisant au Paradis »
. Hadîth recensé par Muslim.
On rapporte également que le Prophète
- صلى الله عليه وآله وسلم -
a dit :
« Il n'y aura qu'un seul degré entre les Prophètes et celui qui est saisi par la mort pendant qu'il cherche la science
pour revivifier l'Islam ». Il y a d'ailleurs de nombreuses Traditions en ce sens.
Du reste l'un des sages disait :
« Que je désire connaître ! Que pouvait atteindre celui qui rate la science et que pouvait rater celui qui possède
la science ? »
De même il y a, parmi les mérites de l'initiation au savoir (fadâ-il at-ta'lîm),
ce que nous avons recensé dans les deux sahîh (recueils authentiques), d'après Sahl Ibn sa'd
- رضى الله عنه - :
« L'Envoyé d'Allah
- صلى الله عليه وآله وسلم -
lui a dit :
« Qu'Allah guide grâce à toi un seul homme est meilleur pour toi que de posséder les plus belles bêtes ».
De son côté Ibn 'Abbâs - رضى الله عنه -
disait :
« Pour celui qui initie les gens au bien, toutes les bêtes implorent en sa faveur », une tradition similaire
d'après un Hadîth qu'on a fait remonter jusqu'au Prophète
- صلى الله عليه وآله وسلم -.
Si l'on demande en quoi consiste la demande de pardon en faveur de celui qui apprend le savoir aux autres ?
On peut répondre par ceci : le bénéfice de la science embrasse toute chose y compris le poisson.
En effet, grâce au savoir, les savants savent ce qui est licite et ce qui est illicite et recommandent de faire
le bien à toute chose y compris à la bête immolée et au poisson. Ainsi, Allah - تعالى -
a inspiré la demande de pardon en leur faveur en guise de récompense pour leur bonne action.
De même Abû Mûsâ - رضى الله عنه -
rapporte ceci : « L'Envoyé d'Allah
- صلى الله عليه وآله وسلم -
a dit :
« La guidance (al-hudâ) et la science (al-'ilm) avec lesquelles Allah m'a envoyé s'apparentent à une pluie qui a touché une terre :
là où la terre était bonne elle a accepté l'eau et elle a permis la pousse de l'herbe et de beaucoup de verdure ;
là où la terre était marécageuse elle a retenu l'eau, et Allah en a fait profiter les gens qui ont pu ainsi boire,
irriguer et semer; là où la terre était aplatie elle était stérile et elle n'a pas retenu l'eau.
Ceci ressemble au cas de celui qui s'est initié à la religion d'Allah et qui a tiré bénéfice de ce avec quoi
Allah m'a envoyé: il a appris le savoir et il l'a enseigné; ainsi qu'au cas de celui qui n'en a rien retenu et
qui n'a accepté la guidance avec laquelle j'ai été envoyé » ».
Hadîth recensé par les recueils authentiques ( As-Sahihayn ).
Regarde, qu'Allah te prenne en miséricorde, combien ce Hadîth est lourd de conséquence pour les gens.
En effet, les fuqaha doués d'une grande intelligence sont comparables aux terrains qui ont retenu l'eau et qui ont fait pousser l'herbe ; ceci parce qu'ils ont appris et assimilé le savoir avant de le décortiquer et
de l'enseigner.
Quant aux traditionnistes, transmetteurs du Hadith qui n'étaient pas dotés d'une grande faculté d'assimilation et de compréhension, ils ressemblent aux terrains marécageux qui ont retenu l'eau pour en faire bénéficier aux autres.
Quant à ceux qu ont écouté sans pouvoir retenir et assimiler, ce sont les gens du commun qui sont des ignorants.
Du reste al-Hasan al-Basrî - رحمه الله - disait :
« S'il n'y avait pas de savants, les gens seraient comme les animaux ».
Pour sa part, Mu'âdh Ibn Jabal
- رضى الله عنه -
disait :
« Apprenez le savoir car le fait de l'apprendre pour plaire à Allah constitue
une marque de crainte révérencielle (khashiya), le fait de le viser constitue une marque d'adoration, le fait de l'étudier constitue une marque de glorification (tasbîh), le fait de le chercher constitue une marque de Jihâd, le fait de l'enseigner à celui qui ne le possède pas, constitue une aumône (sadaqa) et le fait de le dispenser à ceux qui le méritent constitue un moyen de rapprochement d'Allah.
C'est que le savoir est un ami intime dans la solitude et un compagnon fidèle
dans la retraite spirituelle ».
De son côté Ka'b - رحمه الله - :
« Allah - تعالى - a révélé ceci à
Mûsâ (Moïse) - عليه السلام - :
« Ô Mûsâ ! Apprends le bien et enseigne le aux
gens car J'illumine les tombes de ceux qui enseignent le bien et de ceux qui l'apprennent pour qu'ils ne se sentent
pas seuls dans leur effrayante solitude ».
La recherche de la science est une obligation (Talabu 'ilmi farîda ).
On rapporte, d'après Anas Ibn Malik - رضى الله عنه -
que le Prophète
- صلى الله عليه وآله وسلم -
a dit :
« La recherche de la science est une obligation pour chaque musulman ».
Hadith recensé par Ahmad Ibn Hanbal dans ses 'Ilal.
Al-Ghazâlî - رحمه الله -
note que les gens ont divergé à ce sujet.
Pour les Fuqaha>, il s'agit de la science du Fiqh car elle permet de distinguer
le licite (al-halâl) et l'illicite (al-harâm).
Pour les exégètes du Qur'ân et les Traditionnistes, spécialistes du Hadith, il s'agit du Livre d'Allah
et de la Sunna car ils permettent d'aboutir à toutes les autres sciences.
Pour les soufis, il s'agit de la science de la sincérité (al-ikhlâs) et des fléaux de l'âme
(âfatu n-nufûs).
Pour les théologiens, il s'agit de la science du Kalâm (théologie) etc., parmi les affirmations inacceptables.
En effet le plus sûr consiste à dire qu'il s'agit de la science portant sur la manière pour le serviteur de traiter
son Seigneur. Or ce traitement qu'il assume comporte trois modalités : la croyance, l'acte et l'abandon.
Ainsi, lorsque le garçon atteint la puberté il doit en premier lieu apprendre les deux formules
de la Profession de foi (ash-Shahada) et en saisir le sens, même s'il ne peut encore l'obtenir
par la réflexion et la démonstration.
Ceci parce que le Prophète
- صلى الله عليه وآله وسلم -
s'est contenté, de la part des rustres Arabes bédouins d'un simple assentiment sans la moindre
preuve. Il s'agit donc d'une obligation inscrite dans le temps. Par la suite le jeune garçon doit recourir à la réflexion
et à l'inférence. Ensuite, lorsque le temps de la prière s'impose à lui il doit apprendre la purification et la prière.
S'il vit jusqu'au Ramadan, il doit apprendre à jeûner. S'il détient de l'argent au bout de d'une année entière,
il doit apprendre l'aumône légale. Puis, si au moment du pèlerinage, il a la capacité de l'accomplir,
il doit apprendre ses rites.
Pour ce qui est de la question de l'abandon, elle dépend du renouvellement des circonstances.
Ainsi, l'homme aveugle n'est pas tenu d'apprendre ce qu'on ne doit pas regarder. Mais s'ils e trouve dans un pays
où on s'adonne à la consommation du vin et au port de la soie, il doit connaître les modalités d’interdiction à ce sujet.
Pour ce qui est des croyances, leur connaissance dépend de la réflexion.
Ainsi, s'il conçoit un doute à propos des significations que recèlent les deux formules de la profession de foi,
il doit apprendre suffisamment pour parvenir à annuler le doute. S’il se trouve dans un pays où se multiplient
les innovations blâmables, il doit apprendre et connaître la Vérité. De même s'il s'agit d'un commerçant qui se trouve
dans un pays où se répand l'usure, il doit apprendre comment s'en prémunir.
De même il doit acquérir les connaissances sur les croyances à la Résurrection, au Paradis et à l'Enfer.
Il ressort, de ce que nous avons indiqué, que le but, à travers la recherche de la science,
et qui est une obligation individuelle, est de connaître ce qui incombe à l'individu.
Pour ce qui est de l'obligation communautaire, elle concerne toute science dont on ne se passe pas pour assurer
les affaires du monde ici-bas, comme la médecine qui est nécessaire pour la bonne santé des corps, ou le calcul
et les mathématiques qui sont indispensables pour calculer l'héritage et les recommandations ultimes, et bien
d'autres choses. Si un pays est dépourvu d'individus qui assument ces sciences, ses habitants risquent d'être gênés.
En revanche, s'il trouve quelqu’un pour les assumer cela suffit, et l'obligation devient caduque pour les autres.
Cela dit, on ne doit pas s'étonner de notre affirmation que la médecine et le calcul relèvent des obligations
communautaires. Car les principaux métiers, comme l'agriculture et le tissage relèvent également des obligations
communautaires. Citons également le cas de la médecine: si un pays est dépourvu de médecins ses habitants risquent
de périr. C'est que celui qui a institué le mal a fait descendre en même temps le remède et en a fait connaître
l'utilisation.
Quant à l'approfondissement des connaissances en matière de calcul, de médecine ou d'autres disciplines,
cela constitue un supplément parce qu'on peut s'en passer. Mais certaines sciences peuvent être permises et
louables comme la connaissance de la poésie sérieuse, des récits et de l'histoire.
Mais d'autres sciences peuvent être blâmables comme la sorcellerie, la science des talismans, la magie.
S'agissant des sciences relatives à la Loi religieuse, elles sont toutes louables. Elles se divisent entre sciences des
fondements et des principes ( 'ilm al ousoul ), science des ramifications ( furu' ), les prolégomènes ( mouqaddimat ) et les sciences complémentaires ( moutammimat ). Ainsi la science des Usul ( fondements ) a pour objet le Livre d'Allah - تعالى -,
la Sunna de Son Messager
- صلى الله عليه وآله وسلم -,
le consensus ( ijma') de la communauté et les traditions des Sahaba ( Compagnons du Prophète
- صلى الله عليه وآله وسلم -
).
La science des Furu' ( ramifications ) porte sur ce qu'on a compris comme significations des termes de ces Usul et sur ce que les entendements peuvent saisir de leur terminologie.
A titre d'exemple, on a compris de la parole du Prophète
- صلى الله عليه وآله وسلم -
que : « Le juge ne doit pas statuer en colère » , que cela signifie entre autre qu'il ne doit
pas avoir le ventre vide. Pour ce qui est des prolégomènes ( al Mouqaddimat ), elles sont comparables à des outils comme la grammaire et la linguistique qui constituent des outils pour la science ayant pour objet le Livre d'Allah - تعالى - et la Sunna de Son Messager
- صلى الله عليه وآله وسلم -.
S'agissant des sciences complémentaires, comme la science des lectures du Qur'an (al Qira'at), la phonétique, la science sur la connaissance des noms des transmetteurs
du Hadîth, de leur équité et de leurs états. Il s'agit là des sciences religieuses qui sont toutes louables.
Revenir à la table des Matières
Source :
Mukhtasar ihyâ 'ulûm al-dîn ou Condensé de Revivification des sciences de la religion
Ibn al-Qudamâ al-Maqdisî
|
|
 |
|
 |
 |
مختصر منهاج القاصدين

صر لتلخيص كتاب منهاج القاصدين لابن الجوزي الذي هوتلخيص لكتاب الإحياء للغزالي، فكان تلخيصاً مفيداً يرشد الطالب ويوضح المقصود ويفي بالغرض المأمول يشمل جانباً من العبادات والعادات والمكاسب والإصلاح الاجتماعي والعقيدة والأخلاق والتصوف والتاريخ وسعة رحمة الله تعالى، كما يتحدث عن المهلكات والمنجيات.

Revivification de la Spiritualité Musulmane - Concis de Ihyâ' 'Ulûm al-Dîn de Ghazâlî L'Imam Abû Hâmid al-Ghazâlî surnommé la Preuve de l'islam , compose son célèbre Ihyâ' 'Ulûm al-Dîn (Revivification des sciences religieuses) [près de deux mille pages], qui devient une référence pour les Musulmans. Ce livre a marqué son époque et reste d'actualité jusqu'à nos jours. Il comporte quatre parties et chacune est subdivisée en dix livres. La première traite des actes d'adorations et leurs secrets, la deuxième des règles de vie, de coutumes et de normes du comportement religieux, la troisième traite des actes périlleux qui mènent à la perdition et la quatrième des actes salutaires. Ibn al-Jawzi reprend cette somme d'enseignements et en sort un livre concis, qu'il nomma le Minhâj. Ibn Qudâma al-Maqdisî réécrit le Minhâj, pour le rendre encore plus accessible, et c'est ce travail-là que nous avons traduits et que nous mettons entre vos mains. Si al-Ghazâlî a tenté, par son oeuvre, une revivification des sciences religieuses musulmanes en général, Ibn al-Jawzî et Ibn Qudâma quant à eux, en puisant dans cette oeuvre, ils ont tenté une revivification de la spiritualité musulmane en particulier.
|
|
 |
|