[Ëîãîòèï ñàéòà - "Èñëàì äëÿ âñåõ"]

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Bayt al-Hikma

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Les buts sublimes dans la sourate al-Fâtiha


Sache que la sourate al-Fâtiha (la Liminaire) renferme de la manière la plus parfaite les buts les plus sublimes. Ainsi, elle renferme la définition de Celui qui est adoré - qu'il soit béni et exalté - au moyen de trois noms qui constituent la référence et le pivot des plus beaux noms divins et des qualités sublimes, à savoir Allah (Dieu), al-Rabb (le Seigneur) et al-Rahmân (le Tout Miséricordieux). De même cette sourate est fondée sur la divinité (al-ilâhiyya), la seigneurie (al-rubûbiyya) et la miséricorde (al-rahma).
En effet la première séquence du verset 5 : C'est Toi que nous adorons se fonde sur la divinité ; la deuxième de ce même verset : C'est à Toi que nous demandons l'assistance se fonde sur la seigneurie et la demande d'être guidé sur le chemin droit s'effectue grâce à la miséricorde. Ensuite la louange englobe ces trois aspects. Car Il est loué pour Sa divinité, Sa seigneurie et Sa miséricorde.

Mais cette sourate renferme également la confirmation de retour final, la rétribution des serviteurs selon leurs œuvres qu'elles soient bonnes ou mauvaises, le pouvoir unique ce jour-là, qu'aura le Seigneur pour juger les créatures et le fait que Son jugement se fonde sur la justice et l'équité. Tout ceci se trouve dans le verset 4 de cette sourate : Le Roi du Jour du jugement
[Surat (56): 79].

Il faut dire aussi que cette sourate renferme la confirmation des prophéties sous plusieurs rapports. Ainsi que les trois sortes du tawhîd (affirmation de l'unicité divine) autour desquelles s'accordent les Messagers de Dieu - que Dieu leur accorde la grâce et la paix.
La sourate al-Fâtiha comporte également deux formes de guérison : une guérison des cœurs et une guérison des corps.

S'agissant de la guérison des cœurs, elle la renferme parfaitement. En effet l'axe des maux qui affectent les cœurs tourne autour de deux principes : la dégénérescence du savoir et la dégénérescence du dessein, ce qui génère deux maladies mortelles, à savoir l'égarement et l'emportement. En effet l'égarement est le résultat de la dégénérescence de la science et la colère est le résultat de la corruption du dessein. Ces deux maux constituent le pivot de tous les maux qui affectent les cœurs. Et c'est la guidance sur le droit chemin qui renferme la guérison de la maladie de l'égarement et de la perdition. C'est pourquoi la demande de cette guidance a été imposée sous forme d'invocation à chaque serviteur et a été rendue obligatoire tous les jours et les nuits à chaque prière en raison de son extrême besoin pour cette guidance recherchée. Et il n'y a rien qui puisse remplacer cette demande de la guidance.
En effet ce remède est composé de six éléments :
1) la sujétion à Dieu et à rien d'autre,
2) sur la base de Son ordre et de Sa loi,
3) non sur la base de la passion,
4) ni sur la base des opinions des hommes, de leurs situations, de leurs traces et de leurs idées,
5) en recourant à Son assistance pour L'adorer,
6) non en comptant sur les moyens propres du serviteur, sur sa force, sa puissance ou celles d'autrui.

Tels sont les éléments que renferme l'expression coranique C'est Toi que nous adorons. C'est à Toi que nous demandons l'assistance
Lorsqu'ils sont composés par le médecin bienveillant qui connaît le mal et qu'ils sont utilisés par le malade, la guérison complète est assurée. Et si elle est partielle c'est en raison de la négligence d'un ou plusieurs de ces éléments.
Par ailleurs le cœur s'expose à deux maladies très graves. Si le serviteur ne se rattrape pas à temps ils risquent de causer sa perte. Ce sont la duplicité et l'orgueil.

Ainsi le remède de la duplicité réside dans C'est Toi que nous adorons et celui de l'orgueil dans C'est à Toi que nous demandons l'assistance . Du reste j'ai souvent entendu shaykh al-islâm ibn Taymiyya - que Dieu sanctifie son âme - répéter ceci : « L'expression C'est Toi que nous adorons chasse la duplicité et l'expression C'est à Toi que demandons l'assistance chasse l'orgueil ».

S'agissant de la guérison des corps, rappelons ce que rapporte la Sunna et ce qui est confirmé par les règles de l'art médical et par l'expérience.
En effet, il est rapporté dans le Hadîth authentique d'après Abû a1-Mutawakkil al-Nâjî et Sa'îd al-Khudrî : « Un groupe de compa¬gnons du Prophète - صلى الله عليه و سلم - passa près d'un bivouac d'une tribu arabe, mais les gens de ce campement ne les ont pas invités à manger chez eux. Sur ces faits, le chef de cette tribu fut mordu par un serpent. Les gens du campement vinrent voir les compagnons et leur demandèrent : "Avez-vous un remède ou y a-t-il parmi vous quelqu'un qui sait pratiquer l'incantation ?" Ils répondirent : "Certes, oui, mais vous avez oublié de nous inviter. Nous ne le ferons que si vous nous promettez une récompense". Ainsi ils leur promirent un certain nombre de brebis. Alors un homme de ce groupe se mit à réciter sur le chef de la tribu la sourate al-Fâtiha (la Liminaire) et ce dernier se leva comme s'il n'avait rien. Nous nous sommes dit alors : "Ne nous empressons pas avant d'avoir revu le Prophète ". A notre retour nous lui rapportâmes ce qui était arrivé. Il nous dit : " Comment avez-vous su que c'est une incantation ? Mangez-les et gardez-moi ma part" ».

La sourate Liminaire embrasse toutes les significations du Coran: Le secret de la création, de l'ordre, des Livres et des lois révélés, de la rétribution et du châtiment se ramènent à ces deux séquences de la sourate Liminaire qui constitue le pivot de la servitude (al-'ubudiyya) et de l'affirmation de l'unicité divine (al-tawhîd). En effet on a dit que Dieu a fait descendre cent quatre Livres révélés dont les significations sont condensées dans la Thora, les Evangiles et le Coran ; les significations de ceux-ci sont condensées dans le Coran ; celles du Coran sont condensées dans le Mufassal du Coran, à leur tour les significations du Mufassal sont condensées dans la Fâtiha (la sourate Liminaire), dans le verset 5 de celle-ci : C'est Toi que nous adorons. C'est à Toi que nous implorons l'assistance . Il s'agit là de deux phrases partagées moitié moitié entre le Seigneur et Son serviteur : la part du Seigneur c'est : C'est Toi que nous adorons et celle du Serviteur c'est : C'est à Toi que nous implorons l'assistance
Cela dit l'adoration (al-'ibâda) réunit deux principes essentiels : l'extrême amour avec le maximum d'humilité et de soumission. Du reste, les arabes disent d'une voie qu'elle est mu'abbada, c'est-à-dire aplatie et rendue praticable. Et le mot arabe al-ta'abbud signifie l'humilité et la soumission. Ainsi, lorsque tu aimes quelqu'un sans te soumettre à lui tu ne peux l'adorer, et si tu te soumets à lui sans amour tu ne l'adores pas non plus, puisque tu n'es pas un amant soumis.

Voilà pourquoi ceux qui nient que les serviteurs puissent aimer leur Seigneur nient en fait la réalité foncière de la condition servile de l'être créé (al-'ubûdiyya) ; et ceux qui nient le fait qu'il puisse être leur Bien-Aimé nient le fait qu'il soit un Dieu, même si par ailleurs, ils le reconnaissent comme Seigneur des mondes et leur Créateur. Voilà l'extrême limite de leur tawhîd (affirmation de l'unicité divine) qui est le tawhîd de la seigneurie, déjà reconnu par les arabes polythéistes de l'époque anté-islamique, conformément aux indications du Coran à ce sujet :
Et si tu leur demandes qui les a créés, ils diront très certainement: "Allah". Comment se fait-il donc qu'ils se détournent?
[Surat al-Zukhruf (43) - 87]

Si tu leur demandais: "Qui a créé les cieux et la terre?", Ils diraient assurément: "Allah".
[Surat Zumar (39): 38]

Dis: "A qui appartient la terre et ceux qui y sont? si vous savez".
Ils diront: "A Allah". Dis: "Ne vous souvenez-vous donc pas?"
Dis: "Qui est le Seigneur des sept cieux et le Seigneur du Trône sublime?"
Ils diront: (ils appartiennent) "A Allah". Dis: "Ne craignez-vous donc pas?"
Dis: "Qui détient dans sa main la royauté absolue de toute chose, et qui protège et n'a pas besoin d'être protégé? (Dites), si vous le savez!"
Ils diront: "Allah". Dis: "Comment donc se fait-il que vous soyez ensorcelés?" (au point de ne pas croire en Lui).

[Surat al-Mu°minûn (23): 84-89]

C'est une preuve contre eux qui atteste l'unicité de Sa divinité et qui montre qu'on ne doit pas adorer tout autre que Lui et qu'il n'y a pas d'autre créateur et d'autre Seigneur en dehors de Lui.

De même, l'assistance réunit deux principes : la confiance en Dieu et le fait de compter sur Lui. En effet, il arrive à l'homme d'avoir confiance en un individu particulier parmi les hommes mais sans qu'il compte sur lui pour ses affaires malgré toute la confiance mise en lui parce qu'il peut se passer de lui. D'un autre côté il peut compter sur lui bien qu'il n'ait pas confiance en lui parce qu'il a besoin de lui et ne trouve pas celui qui pourrait le remplacer. Ainsi, il a besoin de s'appuyer sur cette personne bien qu'il n'ait pas confiance en elle.

Or le tawakkul (le fait de s'en remettre en toute confiance) comporte deux éléments de signification : la confiance et l'appui et il constitue la réalité même du verset 5 : C'est Toi que nous adorons. Et c'est à Toi que nous implorons l'assistance
Il faut savoir que ces deux principes, à savoir le tawakkul et l'adoration ont été évoqués dans plusieurs passages du Coran où ils sont souvent réunis, notamment dans les versets suivants :
Et ma réussite ne dépend que d'Allah. En Lui je place ma confiance, et c'est vers Lui que je reviens repentant
[Surat Hûd (11): 88]

Allah appartient l'Inconnaissable des cieux et de la terre, et c'est à Lui que revient l'ordre tout entier. Adore-Le donc et place ta confiance en Lui
[Surat Hûd (11): 123]

Seigneur, c'est en Toi que nous mettons notre confiance et à Toi nous revenons (repentants). Et vers Toi est le Devenir
[Surat (60): 4]

Et rappelle-toi le nom de ton Seigneur et consacre-toi totalement à Lui,
le Seigneur du Levant et du Couchant. Il n'y a point de divinité à part Lui. Prends-Le donc comme Protecteur.

[Surat al-Muzammal (73): 8-9] Dis: "C'est Lui mon Seigneur. Pas d'autre divinité à part Lui. En Lui je place ma confiance. Et à Lui je me repens".
[Surat (13): 30]

Voilà donc six passages du Coran où ces deux principes C'est Toi que nous adorons, et c'est à Toi que nous implorons l'assistance sont unis ensemble.

La réalisation grâce à C'est Toi que nous adorons
Le serviteur ne peut se réaliser grâce à C'est Toi que nous adorons qu'en vertu de deux grands principes :
- le fait de suivre l'Envoyé de Dieu - صلى الله عليه و سلم -;
- la sincérité envers Celui qui est adoré.

Les gens se divisent en vertu de ces deux principes en quatre catégories.

- La première catégorie : ce sont les gens de la sincérité et du suivisme envers Celui qui est adoré. Ce sont les vrais adeptes de C'est Toi que nous adorons . En effet tout chez eux est voué à Dieu : leurs œuvres, leurs paroles, leurs dons, leurs retenues, leur amour et leur haine. Leur façon de traiter les autres est vouée intérieurement et extérieurement à Dieu seul. Ils ne veulent pour cela ni récompense, ni compliment de la part des gens, ni avoir une bonne réputation auprès d'eux, ni chercher leurs louanges, ni la considération dans leurs cœurs, ni fuir leur blâme. C'est qu'ils considèrent les gens comme des habitants des tombes : ils ne peuvent leur apporter ni dommage, ni profit, ni mort, ni vie, ni résurrection. C'est dire qu'œuvrer pour les gens, rechercher la réputation et la considération auprès d'eux et espérer qu'ils peuvent être utiles ou craindre qu'ils peuvent être nuisibles, ce sont autant d'attitudes qui ne peuvent provenir d'un homme qui connaît parfaitement les hommes mais d'un homme qui ignore tout d'eux et de son Seigneur. Car celui qui connaît les hommes les met à la place qui leur revient ; et celui qui connaît Dieu lui voue sincèrement ses œuvres et ses paroles, ses dons et ses retenues, ce qu'il aime et ce qu'il déteste. C'est dire qu'aucun homme ne favorise le traitement des créatures par rapport à Dieu que s'il ignore Dieu et la réalité des créatures. Car s'il connaît Dieu et s'il connaît les hommes il accorderait sa préférence au traitement de Dieu au détriment de celui des hommes. De même toutes les œuvres des gens de cette catégorie ainsi que toute leur dévotion sont conformes à l'ordre de Dieu, à ce qu'il aime et à ce qu'il agrée.
Voilà le seul genre d'œuvre que Dieu accepte. Car Il a éprouvé Ses serviteurs par la vie et la mort pour cela. En effet, Dieu - qu'il soit exalté - a dit : Celui qui a créé la mort et la vie afin de vous éprouver (et de savoir) qui de vous est le meilleur en œuvre, et c'est Lui le Puissant, le Pardonneur
[Surat al-Mulk (67): 2].
Il a fait de tout ce qui se trouve sur la terre un ornement pour les éprouver et voir lequel d'entre eux possède la meilleure œuvre. Al-Fudhayl ibn 'Iyâdh a dit : « La meilleure œuvre est celle qui est la plus sincère et la plus juste ». On lui a demandé : « Comment ? » Il a répondu : « Lorsque l'œuvre est sincère sans être juste elle n'est pas acceptée et lorsqu'elle est juste sans être sincère elle n'est pas acceptée non plus. Ceci jusqu'à ce qu'elle devienne sincère et juste à la fois. Or ce qui est sincère est ce qui est voué à Dieu, et ce qui est juste est ce qui est conforme à la Sunna ». C'est ce qui est indiqué dans ces deux versets : Celui qui espère la rencontre de son Seigneur doit accomplir de bonnes actions et n’associer personne dans l'adoration de son Seigneur
[Surat Kahf (18): 110] ; Qui est meilleur en religion que celui qui soumet à Allah son être
[Surat al-Nisâ (4): 125]
Ainsi, Dieu n'agrée, en matière d'œuvres, que ce qui Lui est voué en toute sincérité et qui est conforme à Son ordre. Tout le reste est renvoyé à son auteur en miette et en poussière. Il est rapporté dans le Hadîth authentique transmis par 'Aisha - que Dieu soit satisfait d'elle - que le Prophète - صلى الله عليه و سلم - a dit : « Toute œuvre dépourvue de conformité ne fait qu'éloigner son auteur de Dieu ». Car Dieu - qu'il soit exalté - est adoré conformément à Son ordre et non pas selon les opinions et les passions.

- La deuxième catégorie : c'est la catégorie de celui qui n'a ni sincérité ni conformité. Son œuvre n'est pas conforme à une loi révélée et elle n'est pas vouée sincèrement à Celui qui est adoré. C'est le cas des œuvres de ceux qui veulent faire plaisir aux gens, uniquement par duplicité en adoptant ce qui n'est pas légalisé par Dieu et Son Messager - صلى الله عليه و سلم -. Il s'agit là des pires créatures, les plus méprisées par Dieu - qu'il soit exalté et magnifié -. Elles sont largement concernées par cette parole divine : Ne pense point que ceux-là qui exultent de ce qu'ils ont fait, et qui aiment qu'on les loue pour ce qu'ils n'ont pas fait, ne pense point donc, qu'ils trouvent une échappatoire au châtiment. Pour eux, il y aura un châtiment douloureux!
[Surat âl 'Imrân (3): 188].
Ils se réjouissent de ce qu'ils adoptent comme innovation blâmable, égarement et polythéisme et aiment être loués d'avoir suivi la Sunna et la sincérité. Les hommes de cette catégorie se recrutent surtout chez les pseudo-savants, ascètes et dévots qui ont dévié par rapport au droit chemin. En effet, ils commettent toutes sortes d'innovations blâmables, d'égarements, de duplicités, de recherche de réputations et ils aiment qu'on les loue pour ce qu'ils n'ont pas fait, c'est-à-dire de s'être conformés à la Sunna, à la sincérité et à la science. Ce sont en fait des gens qui encourent le courroux divin et s'exposent à la perdition.

- La troisième catégorie : il s'agit de celui qui est sincère dans ses œuvres mais celles-ci ne sont pas conformes à l'ordre. C'est le cas des ignorants parmi certains dévots et ascètes et tous ceux qui adorent Dieu sans respect pour Ses commandements, qui croient - que leur dévotion constitue une forme de rapprochement de Dieu. C'est le cas aussi de celui qui croit qu'entendre les sifflements et les battements des mains constitue une forme de rapprochement, que la retraite au cours de laquelle il rate la prière en commun du Vendredi l'est aussi, que jeûner le jour et la nuit sans discontinuité l'est aussi et que jeûner le jour où tout le monde sans exception a rompu le jeûne l'est aussi.

- La quatrième catégorie : il s'agit de celui dont les œuvres sont conformes à l'ordre mais elles ne sont pas vouées sincèrement à Dieu. C'est le cas des actes d'obéissance de ceux qui font preuve de duplicité, de l'homme qui combat par esprit du corps et pour qu'on élise qu'il est courageux, de celui qui effectue le pèlerinage pour qu'on dise que c'est un hâj (pèlerin), de celui qui lit le Coran pour qu'on dise que c'est un lecteur. Les œuvres de tous ces gens sont extérieurement des œuvres pies et recommandées mais, en réalité, elles sont vaines puisqu'elles ne sont pas agréées : Il ne leur a été commandé, cependant, que d'adorer Allah, Lui vouant un culte exclusif, d'accomplir la Salâ et d'acquitter la Zakâ. Et voilà la religion de droiture
[Surat al-Bayyina (98): 5]

Le mérite des gens de la station spirituelle : C'est Toi que nous adorons

Il faut dire que les gens de la station spirituelle C'est Toi que nous adorons ont quatre voies portant sur la meilleure dévotion, celle qui est la plus bénéfique et qui mérite d'être préférée et choisie en priorité, et ils se répartissent de ce fait en quatre catégories.

- La première catégorie : pour ces gens la plus bénéfique et meilleure des dévotions c'est celle qui est la plus dure et la plus difficile pour l'âme humaine. Ils disent parce que c'est ce qui est le plus éloigné de son désir et de ses passions, à savoir la réalité intrinsèque de l'adoration. Ils disent aussi que la rétribution est en fonction du degré de difficulté. Pour attester leur attitude ils citent un Hadîth qui n'a aucun fondement et qui dit : « Les meilleures œuvres sont les rouges ». C'est-à-dire les plus dures et les plus difficiles. Ce sont les gens des mortifications et de l'oppression de l'âme. Ils disent que les âmes ne se redressent que de cette façon car elles ont dans la nature la paresse, l'avilissement et le repos et elles ne se redressent qu'en affrontant les dangers et en supportant les difficultés.

- La deuxième catégorie : pour ces gens la meilleure dévotion c'est le dépouillement, le renoncement au bas-monde, le fait de n'y recourir que par stricte nécessité, de ne lui accorder aucun intérêt et de ne jamais s'en soucier. Ces gens se répartissent à leur tour en deux groupes.
Les gens du commun parmi eux ont cru que c'est là une fin en soi. Ils ont retroussé les manches pour œuvrer et appeler les autres dans ce sens en disant que ceci est meilleur que le degré de la science et de l'adoration, car ils estiment que le renoncement au monde et l'ascèse totale constituent le but suprême de toute forme de dévotion.
Leur élite estiment quant à eux, que ceci est visé pour atteindre autre chose et que ce qui est vraiment visé c'est d'attacher le cœur à Dieu, de concentrer l'énergie spirituelle sur Lui, de consacrer le cœur à Son amour, de revenir constamment à Lui, de s'en remettre à Lui et de s'occuper de Son agrément. Ils considèrent que la meilleure forme de dévotion consiste à se rassembler pour Dieu, à Le mentionner constamment avec le cœur et la langue, à être attentif à Lui en se vidant de tout ce qui disperse le cœur et concourt à sa déconcentration.

- La troisième catégorie : ils considèrent que les meilleures formes dévotion et les plus bénéfiques sont celles où le profit ne se lite pas à l'auteur de l'œuvre. Voilà pourquoi ils estiment que nt les pauvres, s'occuper des intérêts des gens, satisfaire leurs soins et les aider par l'argent et par les interventions en leur faveur, tout cela est meilleur. C'est pourquoi ils se sont attachés à type d'action en invoquant pour preuve la parole du Prophète - صلى الله عليه و سلم - : « Les gens sont la famille de Dieu, et le plus agréable à Dieu est celui qui est le plus utile à Sa famille » . Ils arguent aussi que l’œuvre du dévot ne profite qu'à lui-même et que l'œuvre bénéfique profite à autrui, or il y a une immense différence entre ces deux attitudes. Ils disent c'est pourquoi le mérite du savant sur le dévot semblable au mérite de la lune par rapport à l'ensemble des satellites. Ils disent aussi que l'Envoyé de Dieu - صلى الله عليه و سلم - a dit à 'Alî ibn Abî Tâlib - que Dieu soit satisfait de lui - : « Que Dieu guide grâce à toi un seul homme cela est meilleur pour toi que d'avoir les plus beaux troupeaux ». Ils avancent également comme preuve la parole du Prophète - صلى الله عليه و سلم - : « Celui qui appelle à une guidance aura autant de rétribution que ceux qui le suivront sans que ceux-ci en perdent la moindre part ». Ils donnent aussi comme argument irréfutable les deux paroles du Prophète - صلى الله عليه و سلم - : « Dieu et Ses anges prient sur ceux qui enseignent le bien aux gens », « Tout ce qui se trouve dans les deux et sur la terre y compris les poissons dans la mer et les fourmis dans leurs fourmilières demande pardon en faveur du savant ». Ils arguent aussi qu'à sa mort celui qui se consacre aux dévotions son œuvre est rompue tandis que celui qui apporte profit aux autres, son œuvre dure autant que son utilité leur profitera.
Ils soulignent enfin que les Prophètes n'ont été envoyés que pour faire le bien aux créatures, les guider et leur être utiles dans leur vie en ce monde et dans l'autre et qu'ils n'ont pas été envoyés pour observer les retraites et se couper des gens. C'est pour cela, d'ailleurs, que le Prophète - صلى الله عليه و سلم - a récusé ceux qui ont voulu se consacrer uniquement à la dévotion et abandonner la fréquentation des gens.

- La quatrième catégorie : ils disent que la meilleure dévotion c'est d'œuvrer pour satisfaire le Seigneur à chaque instant selon ce qu'exigé le moment où on se trouve. Ainsi la meilleure dévotion par exemple au moment du jihâd c'est le jihâd même si cela conduit à délaisser les œuvres surérogatoires comme la prière de nuit et le jeûne. De même la meilleure dévotion en cas de présence d'un hôte par exemple c'est de s'occuper de lui plutôt que de s'occuper des wird recommandés. La meilleure dévotion à l'aube c'est de pratiquer la prière et le Coran ainsi que les invocations, le dhikr et la demande du pardon. La meilleure dévotion au moment où l'élève et l'ignorant ont besoin d'instruction et de formation c'est de s'occuper d'eux. La meilleure dévotion lors de l'appel à la prière c'est de cesser les invocations et des awrâd et de s'occuper de répondre au muadhin (muezzin) et ainsi de suite...

Sache donc que le secret de l'adoration, sa finalité et la sagesse qu'elle renferme ne peuvent être accessibles qu'à celui qui connaît les attributs de Dieu - qu'il soit exalté et magnifié - et qui ne les nient pas ; celui qui connaît la signification et la réalité de la divinité, qui sait que la réalité de la divinité ne doit s'appliquer qu'à Dieu, que l'adoration constitue une exigence, une implication et un effet de Sa divinité.

C'est dire que celui qui nie et ignore la réalité de la divinité comment peut-il connaître la sagesse derrière l'adoration, sa finalité et la raison pour laquelle elle a été prescrite ? Comment peut-il savoir que c'est le but assigné aux créatures, que c'est pour cela qu'elles ont été créées, que les Messagers ont été envoyés, que les Livres ont été révélés et que le Paradis et l'Enfer ont été créés ? En effet Dieu - qu'il soit exalté - n'a créé les créatures que pour Son adoration qui rassemble la perfection de Son amour. Mais cela doit se faire dans la soumission à Lui et le respect de Son ordre.

Donc l'amour de Dieu est à l'origine de l'adoration laquelle consiste plutôt à Lui réserver l'amour et faire en sorte que l'amour soit entièrement consacré à Dieu.

Ainsi on n'aime pas quelqu'un d'autre avec Lui parce qu'on l’aime pour Lui-même et en Lui-même, comme on aime Ses Prophètes, Ses Messages, Ses anges et Ses amis. En effet notre amour pour eux relève de la perfection de Son amour et ne constitue pas un autre amour à côté de Son amour.

Si l'amour de Dieu constitue l'essence de l'adoration et son secret, il ne peut se réaliser qu'en suivant Son ordre et en évitant Ses interdits. Voilà pourquoi Dieu - qu'il soit exalté - a fait de la conformité à Son envoyé la marque de cet amour et un témoignage en faveur de celui qui le prétend. Il a dit pour cela : Dis: "Si vous aimez vraiment Allah, suivez-moi, Allah vous aimera alors et vous pardonnera vos péchés. Allah est Pardonneur et Miséricordieux.
[Surat âl 'Imrân (3): 31]. Il a fait en sorte que la conformité à Son envoyé soit conditionnée par leur amour pour Dieu tout en étant une condition de l'amour de Dieu pour eux. Or l'existence de ce qui est conditionné est impossible sans l'existence de sa condition car l'un ne se réalise que dans la réalisation de l'autre. Ceci montre que le fait de suivre l'Envoyé de Dieu - صلى الله عليه و سلم - c'est l'amour de Dieu et de Son Envoyé et l'obéissance à Son ordre. Mais cela ne suffit pas en matière d'adoration tant que Dieu et Son Envoyé - صلى الله عليه و سلم - ne soient pas pour le serviteur plus chers que tout le reste. Il ne doit y avoir chez lui rien qui lui est plus cher que Dieu et Son Envoyé - صلى الله عليه و سلم -. Car s'il y a chez lui quelque chose qui est pour lui plus cher qu'eux c'est alors de l'associationnisme que Dieu ne pardonne jamais à son auteur. Dieu - qu'il soit exalté - a dit : Dis: "Si vos pères, vos enfants, vos frères, vos épouses, vos clans, les biens que vous gagnez, le négoce dont vous craignez le déclin et les demeures qui vous sont agréables, vous sont plus chers qu'Allah, Son messager et la lutte dans le sentier d'Allah, alors attendez qu'Allah fasse venir Son ordre. Et Allah ne guide pas les gens pervers"
[Surat al-tawba (9): 24] (.

L'édifice de C'est Toi que nous adorons

L'expression coranique caractérisant l'adoration : C'est Toi que nous adorons est fondée sur quatre piliers constitués par la réalisation de ce que Dieu et Son Messager - صلى الله عليه و سلم -aiment et agréent comme expressions de la langue et du cœur et comme œuvres du cœur et des membres.

Ainsi l'adoration est un nom commun à ces quatre degrés dont les fidèles à C'est Toi que nous adorons sont les véritables adeptes.

L'expression du cœur consiste en ce que Dieu - qu'il soit glorifié - rapporte par la bouche de Ses Messagers sur Lui-même, sur Ses noms, Ses attributs et Ses actes, sur Ses anges et sur Sa rencontre. L'expression de la langue consiste à rapporter cela, à appeler en ce sens, à le défendre, à montrer la fausseté des hérésies qui s'opposent à Dieu, à Le mentionner et à transmettre Ses ordres. L'œuvre du cœur consiste à L'aimer, à s'en remettre à Lui, à revenir à Lui, à Le craindre, à espérer en Lui, à Lui vouer sincèrement la foi, à endurer Ses commandements, Ses interdits et Ses arrêts, à L'agréer, à aimer et à détester pour Lui, à se soumettre à Lui, à s'abaisser devant Lui etc... parmi les œuvres du cœur qui sont plus exigées et recommandées que celles des membres, car sans elles celles-ci seraient vaines et inutiles.

L'œuvre du cœur c'est comme la prière, le jihâd, le fait de se déplacer pour la prière en commun du vendredi ou d'autres occasions, l'aide aux nécessiteux, la bonté envers les créatures etc... Donc l'expression C'est Toi que nous adorons est une connaissance et un engagement envers les dispositions de ces quatre principes.

L'expression : C'est à Toi que nous implorons l'assistance est une demande d'aide pour les réaliser et les réussir. Et l'expression : Guide-nous vers le droit chemin renferme une indication sur les deux aspects dans le détail, une inspiration pour les assumer et suivre le cheminement des itinérants vers Dieu par ce biais.

L'appel des Prophètes au tawhîd et à l'adoration

En fait tous les Messagers de Dieu n'ont fait qu'appeler pour C'est Toi que nous adorons. C'est à Toi que nous implorons l'assistance . En effet ils ont tous appelé du premier au dernier en faveur de l'unicité de Dieu et de Son adoration en toute sincérité. Ainsi Nûh (Noé) a dit à son peuple : Nous avons envoyé Noé vers son peuple. Il dit: "Ô mon peuple, adorez Allah. Pour vous, pas d'autre divinité que Lui. Je crains pour vous le châtiment d'un jour terrible"
[Surat al-A'râf (7): 59] Il en va de même de Hûd, Sâlih, de Shu'ayb et d'Ibrâhîm. Dieu - qu'il soit exalté - a dit : Nous avons envoyé dans chaque communauté un Messager, (pour leur dire): "Adorez Allah et écartez-vous du Tâghoût"
[Surat al-Nahl (16): 36] Il a dit également : Et Nous n'avons envoyé avant toi aucun Messager à qui Nous n'ayons révélé: "Point de divinité en dehors de Moi. Adorez-Moi donc"
[Surat (21): 25] Il a dit encore : Messagers! Mangez de ce qui est permis et agréable et faites du bien. Car Je sais parfaitement ce que vous faites.
Cette communauté, la vôtre, est une seule communauté, tandis que Je suis votre Seigneur. Craignez-Moi donc"

[Surat (23): 51-52] (Coran : XXIII - 51/52).


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Source :
Madârij al-Sâlikîn ou Les Sentiers des Itinérants
Ibn al-Qayyim al-Jawziyya

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Les sentiers des itinérants - مدارج السالكين

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